31/12/2013
Main dans la main
L’année est en train de naître :
une chance nouvelle nous est donnée
de poursuivre la route qui nous mène
qui vous amène à l’accomplissement
selon notre désir, selon votre désir…
A tous, à toutes : Bonne année 2014 !
Un tour de plus sur la piste
Un numéro de plus au cirque
Un pas de plus sur le chemin
Une larme de plus au cimetière
Un cri de plus à la pouponnière
Ne suivons pas les traces mais laissons une trace,
quelle audace !
Beaucoup de courage, de bonheur et d’amitié !
Main dans la main avec notre ABBA commun !
16:00 Publié dans Spiritualités | Lien permanent | Commentaires (2)
30/12/2013
Le globe terrestre: prière
Matin et soir, je prie juste en face du globe terrestre dont je n’ai pas voulu me séparer en déménageant à Maria vom Berg. Elle est sur la table, j’appuie sur le bouton et elle s’allume modestement. Oh. Il y aurait bien un petit défaut : les pays du soleil couchant brillent autant que ceux du soleil levant. Ce n’est pas grave, elle éclaire timidement ma nuit, mes complies et mon nunc dimittis !
Ce qui m’intéresse avant tout sont les terriens dont moi, dont vous. Comme Antoine de Saint Exupéry dans son vol de nuit peut-être, percevait des flots de gens longeant les fleuves, les rivières, les haies, les sentiers qu’il survolait, il connaissait ses amis terriens, il les appelait par leur nom, il leur faisait signe, il leur était uni.
Voici les Africains du continent si riches de traditions, de culture africaine, de relations, de tensions, de réconciliation. Si exploités, dominés, bref si colonisés et décolonisés et néo-colonisés. Si pauvres en autonomie, si malade et courageux, tant d’Africains une arme au poing, a rifle,un kalachnikov pardi. Au fond d’un cœur violé, si plein d’une sève refoulée… Leur regard nous scrute …
Mais il faut l’accepter : les Africains aussi « pauvres pécheurs » que nous tous, des relations pourries par des rivalités de clans, de status, des dominations « innées » amputant de leur dignité les femmes, les infirmes…
Une salade russe… et agitée : c’est un peu ma prière … le globe tourne et voici l’Asie, avec ses divinités, ses sages : de la Turquie au Japon, du Sri Lanka à la Russie et, tout menu et inaccessible dans sa grandeur : le royaume du Buthan, haut perché, à l’abri de « l’ogre chinois » dit-on, ce qui n’est pas le cas du Tibet… L’Amérique latine, l’Europe, la Suisse, notre patrie partielle ! Que Dieu la garde et lui permette de renverser les frontières de toutes natures et d’être une petite lumière… là, au cœur du globe… le globe est plein d’humains qui courent, courent et désir avant tout : la paix car ne sont-ils pas des hommes et des femmes de bonne volonté ?
Ma prière de contemplation planétaire n’est pas désintéressée, notre terre est malade et en danger, et donc nous sommes malades et, si nous ne changeons pas – en partageant la terre, le travail et le pain – notre terre mourra, nous avec, et la lumière du globe s’éteindra de l’intérieur tandis disparaîtra le reste !
La prière du silence et le silence de la prière… Je suis sûre que notre Abba, notre Dieu à tous, vit en nos cœurs terriens et je sens battre ce cœur planétaire et inquiet au fur et à mesure que tourne la mappemonde dans cette prière du soir mondiale à laquelle je m’unis et disparais dans le grand TOUT sans frontières.
20:25 Publié dans Spiritualités | Lien permanent | Commentaires (0)
28/12/2013
Importants: le boeuf et l'âne
Dans la crèche
On dit que, dans les familles, on ne se dispute jamais autant qu’à la veillée de Noël. J’y crois volontiers en partie. C’est justement quand nous voudrions que tout aille particulièrement bien et harmonieusement que cela échoue le plus souvent.
Ce ne sont pas les personnages de la crèche – du moins nous le pensons, qui pourront nous aider à surmonter ce malaise. L’Enfant Jésus, Marie et Joseph sont trop inaccessibles pour nous, nous ne voulons pas particulièrement nous mesurer à leur grandeur. Les autres personnages ne peuvent pas non plus nous servir de modèles, les anges, les bergers, les rois mages dans leur splendeur. Désespérés, nous nous demandons alors : N’y a-t-il personne dans la crèche qui pourrait nous représenter ? avec qui s’identifier ? Personne pour correspondre à notre comportement obstiné ?
Eh bien oui, nous sommes représentés dans la crèche. On ne les trouve pas dans l’histoire de Noël de la Bible, mais ils ne manquent dans aucune crèche de Noël : le bœuf et l’âne. Je me dis alors : si ces deux-là sont présents, donc j’y ai donc aussi ma place. A leur côté je me sens moins perdu qu’à côté des anges, de Joseph ou de Marie. Je me fais moins remarquer. Je peux rester silencieux et regarder, personne n’attend de moi que je dise quelque chose d’intelligent ou de spirituel. Je n’ai qu’à rester là et n’ai besoin de rien d’autre.
Comment sont arrivés le bœuf et l’âne dans la crèche ? Lorsqu’il y a bien des siècles des chrétiennes et chrétiens zélés écoutaient le message de Noël, ils pensaient au prophète Isaïe. Sa vision prophétique de Noël débutait en mentionnant la crèche:
Cieux écoutez, terre prête l’oreille, car Yahvé parle:
J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir,
mais ils se sont révoltés contre moi.
Le bœuf connaît son possesseur,
et l’âne la crèche de son maître,
Israël ne connaît pas,
mon peuple ne comprend pas. (Esaïe 1,2-3)
Il n’y a qu’un prophète ou le Bon Dieu pour parler aussi explicitement et naturellement. Et je le prends pour moi: C’est moi qui suis encore plus bête que le bœuf ou l’âne, plus obstiné, plus stupide. C’est moi qui me dis adulte, mais qui ne veux pas entendre raison. C’est moi qui ne veux pas comprendre à quelle place j’appartiens.
Quand, dans la crèche, je vois le bœuf et l’âne, c’est une bonne nouvelle pour moi. Si le bœuf et l’âne trouvent leur place dans la crèche, cela devrait aussi être possible pour moi. Je ne dois pas être un ange, ni un berger, ni saint Joseph et pas non plus un Mage. Je me sens toutefois toujours bête et stupide à ‚zieuter’ ainsi, et touché, mais je suis là et prêt à écouter le message de Noël quand l’Enfant me parle à peu près dans ces termes :
Tu es peut-être un âne stupide et un bœuf trop bête. Mais dans le fond tu m’appartiens. Et moi je veux malgré tout être ton Dieu, votre Dieu à tous et vous donner comme tâche de rendre la paix, la justice et la joie visibles sur la terre.
Hermann-Josef Venetz
Traduction: Christiane Gaeumann
Avec l’aimable permission de l`auteur
10:29 Publié dans théologie | Lien permanent | Commentaires (0)
27/12/2013
Trans Termini à Rome
L’étonnement des médias :
le pape François… Homme de l'année ? mais il a encore beaucoup à faire pour construire une Église à la périphérie… ça veut dire quoi ?
Un dimanche après-midi, j’ai vu, hors de la haie de la mission Ste Thérèse, deux affamés couchés dans l’herbe sèche et ils se nourrissaient l’un l’autre après avoir fait l’amour modestement.
Je préparais mes leçons de la semaine sous le jeune palmier : juste un chemin, des carrées d’herbe, séparaient la maison de la première rangée d’abris du « Blackspot » du nom tordu de Lady Selborne. A la périphérie de Prétoria.
La senteur épaisse du peuple africain : les gens se distrayaient comme le font ceux obligés de vivre en promiscuité malsaine. L’épaisseur de la vie.
La Mission Ste Thérèse « appartenait » aux petites gens … on y fumait la colle (the glue) pour tromper la faim, là où les théories du sexe étaient remplacées par l’activité sexuelle, là où l’on ne disséquait pas, selon moi, ce que pouvait être un homosexuel ou un transexuel(le) sinon des variations de nature. Et qui sommes-nous pour oser en parler ?
Je me sens en ce lieu alors que je pense à Andréa Quintero que je viens de découvrir grâce au Journal La Croix et à John Allen Jr l’infatigable responsable du NCR (National Catholic Reporter)
Andrea appartient à la périphérie : le sexe : est-ce mâle ou est-ce femelle ? Peut-on imaginer le tiraillement en soi, puis dans la société ? Tout comme les personnes homosexuelles : peut-on imaginer comment elles se sentent, corps et âme, en soi et sous le regard de la société !? La périphérie… habitée de gens ordinaires.
Andrea est sans domicile fixe depuis 4 ans, végétant aux environs de la gare Termini à Rome… on le/la nomme “Trans of Termini.” . Trans Termini aurait souhaité trouver quelqu’un pour l’aider à sortir de cette vilaine vie… mais personne, à la périphérie sinon la drogue comme consolation et puis la délivrance de la Mort.
Voici ce que rapporte la Croix : « Andrea Quintero, Sans-abri, vivant aux alentours de la gare de Rome, bien connu des bénévoles de la Caritas et du centre Astalli pour les réfugiés, ce transsexuel colombien avait été retrouvé le long d’une voie ferroviaire, le 29 juillet dernier, battu à mort. »
Andrea avait une main paralysée et boitait à la suite d’agressions. Le secours fut la mort et puis des mois plus tard, les funéraille dans l’église jésuites du Pape François . Giovanni La Manna, SJ a dit que les funérailles d’Andréa devaient être un signe à au peuple de Rome su souvent distrait par toutes sortes de visiteurs et qui le rend aveugle face aux étrangers discriminés, ces « périphériens » vides d’amitié et finissant leur vilaine petite vie dans l’indifférence de cette cité sainte. (Selon John Allen et ma traduction).
Si nous ouvrons les yeux nous pouvons aussi trouver la périphérie au centre…
20:24 Publié dans Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0)
26/12/2013
Un monde enceinte
Mise au point : Monsieur l’Abbé Arbez
Votre commentaire au texte « Un monde enceinte » (19/12/2013) a été l’occasion de quelques échanges très éclairants. Je vous remercie. Je me suis efforcée de comprendre votre souci au sujet de Nazareth en Palestine. Les personnes contactées (qui ont été et ont même vécu en Terre Sainte ) m’ont spontanément rassurée : que Nazareth, Galilée, Palestine sont dans une seule région ; que Bethléem est bien à plus de 100 kilomètres de distance de Nazareth, et que Bethléem de Judée est proche de Jérusalem en Judée. C'est vrai que je ne suis jamais allée en Israël et c'est dommage.
Mais la Galilée, la Palestine, Bethléem : n'est-ce pas là où les « hommes (et femmes) de bonne volonté » œuvrent de toute leur énergie afin qu'advienne « le royaume » ou plus simplement : la famille de Dieu ?
Le chemin du dialogue, pour tous les protagonistes est long afin d'avancer – en tenant compte du passé - à une paix vraie (et pas du vent) que les gens simples (plus de 80 % des deux camps me dit ma consœur) désirent avant tout.
Et le dialogue est d'autant plus difficile que de plus en plus de murs empêchent les uns et les autres de se voir face à face !!!
Abattons les murs d'abord, tous les murs, c'est un préréquisite et c'est urgent mais je suis sûre que l'évêque de Rome, pape François s'y engage de son mieux.
Le président Mahmoud Abbas a rencontré le pape le 17 octobre 2013.
Le président Netanyahou le 3 décembre 2013.
Attente. Invitation. Et François va prendre son bâton de Pèlerin, Dieu voulant, en mai 2014. Sur les pas de Jésus avec le Peuple de Dieu : chrétien, musulman, juif dont dont nous faisons partie, tous sans exception . François va s'efforcer de faire ce qu'une multitude de petites font à longueur de vie : construire la paix qui soit plus solide que du vent ! Au ras des pâquerettes. Une paix qui n'a pas besoin de murs, ni d'armes, mais qui a besoin d'un peu d'Amour et de respect réciproques. C'est tout.
On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien :
Que tu pratiques la justice
Que tu aimes la miséricorde
Que tu marches humblement avec ton Dieu
Je ne veux surtout pas oublier de rappeler l'invitation des bougies à Berne, ce vendredi 27 décembre 2013.
Oui, ce 27 décembre marque le cinquième anniversaire du début des attaques sur Gaza lors de l’Opération Plomb Durci. Un an plus tard, en 2009, la Suisse rejoint le monde pour rappeler ces événements terribles.
Si je pouvais marcher, je serais à Berne le 27 décembre 2013, pour déposer à Berne, notre capitale, une petite bougie de solidarité en mémoire des morts et blessés. Avec tous les amis et connaissances de tous les pays, y compris d’Israël.
Qu’un monde nouveau continue de naître …
21:02 Publié dans Résistance | Lien permanent | Commentaires (0)
21/12/2013
Soyez attentifs aux signes
crédit: maximino cerezo barredo
Des bergers veillaient la nuit dans les champs. L’Ange de l’Éternel s’approcha d’eux et les enveloppa de sa clarté (v. Luc 2,1-20). L’Ange annonça une grande joie : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David.
Mais que pouvaient comprendre des bergers de ce temps-là d’un messager peu convaincant et de son annonce ? Mais l’Ange ne se laisse pas perturber par leur stupéfaction. Il tient à ce qu’ils se mettent en route et leur donne un signe pour reconnaître le Messie et Sauveur, si longtemps espéré : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.
Ils durent quitter la clarté qui les enveloppait, liturgie céleste, pour aller découvrir de quoi il s’agit : un enfant emmailloté et couché dans une crèche, parce qu’il manquait de place dans l’auberge. Un enfant sans domicile fixe, en somme.
Cet enfant comme signe de la venue de Dieu, n’est pas là pour lui seul. Il représente également tous les hommes et les femmes dont Jésus est solidaire. Il est là pour l’homme à la main paralysée, pour la femme au dos courbé, pour l’aveugle Bartimée, pour la femme adultère qui n’a pas due être lapidée, pour le lépreux pas tenu à l’écart.
La lumière de Noël, l’annonce de l’Ange, la liturgie que nous fêtons, nous avons besoin de tout ceci pour apprendre à porter attention aux signes importants. Des signes qui se présentent quotidiennement sur notre chemin si nous y prêtons attention : familles sans domicile fixe, réfugiés, malades, chômeurs, des personnes sans valeur dans notre société.....
Se pencher sur l’enfant sans domicile fixe pourrait être la chance d’un nouveau départ : Paix et Justice pour tous et pour toujours.
Hermann-Josef Venetz
Traduction : Christiane Gaeumann
Avec l'aimable permission de l'auteur
09:58 Publié dans théologie | Lien permanent | Commentaires (0)
19/12/2013
Un monde enceinte
« Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier. Ce premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie.Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville ; Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de David, pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte. »
Crédit HCR
Voilà comment Luc rapporte la chose. L’occupant avait donné l’ordre et il fallait obéir. Le coupe part, rejoignant une caravane pour plus de sécurité, Marie enceinte assise sur un âne … si l’on a fait l’expérience de la grossesse on peut imaginer que la main de Marie repose sur son ventre bien rond où le bébé bouge de temps en temps et c’est bon signe… Mais quel voyage ! Une centaine de kilomètres + - à raison, dit-on, de 20 kilomètres par jour et c’est beaucoup, pas d’autoroute, pas de restoroute. La Samarie à traverser entre la Palestine et la Judée !
Ont-ils été fouillés comme aujourd’hui à des postes de contrôle en Samarie ? Comme aujourd’hui en territoire occupé par Israël ? Leur a-t-on demandé une carte d’identité ? Y avait-il des murs et des palissades à contourner ? Des gardes armés de mitraillettes les observaient-ils ?
Limar, née dans un camp de réfugiés syriens (Oxfam France)
Les voyageurs forcés, pas des pèlerins, pas des touristes, n’avaient qu’un but : arriver le plus rapidement possible à Bethléem. On oublie même de raconter si cette jeune famille a eu le temps de se faire enregistrer au bureau d’enregistrement avant de prendre la fuite pour l’Egypte ! A peine née, à peine demandeur d’asile comme aujourd’hui ! Ainsi en sera-t-il !
L’enregistrement en doute, accessoirement : la naissance d’un monde nouveau : un enfant comme les autres, comme tout enfant, comme vous, comme moi. Sauf qu’il était pauvre né de parents pauvres, de SDF à venir!
On peut quasi comprendre qu’à leur arrivée à Bethléem, on évita d’abriter une femme qui risquait à tout moment de perdre ses eaux ! Affublée d’un homme tenant an laisse un âne ! C'est tout.
Il était « normal » qu’il en fut ainsi, car Jésus n’incarne-t-il pas tous les bébés sans domicile fixe, nés de parents sans domicile fixe en Syrie, au Liban, au Soudan, mais n’allons pas trop loin pour en trouver encore : à quelques kilomètres de chez nous peut-être … et François, pape, en trouve dans la ville éternelle.
Limar et sa maman (Oxfam)
Pour sûr que François ouvrirait les portes de la Maison Sainte Marthe si Marie de Nazareth ne trouvait d’autre « étable » pour enfanter le Fils de l’Homme !
En plus, on peut à peine s’imaginer l’état psychique de Marie que Joseph avait voulu répudier après qu’elle fut fécondée par l’Esprit il avait 9 mois de cela … La Foi n’est pas évidente dans des cas comme ça… Y avait-il moins de commérages en son temps qu’aujourd’hui au sujet des filles-mères ? Et Joseph le charpentier de peu de mots…quel état d’esprit !
Je crois que le couple fut soudé par l’enfant qui souriait.
Et le souvenir de la naissance de ce monde nouveau pourrait nous souder dans l’espérance active de construire la famille de Dieu, la famille humaine. Et de rendre compte de notre foi en l’incarnation aujourd’hui, la foi si facilement proclamée dans le Credo !
16:32 Publié dans Spiritualités | Lien permanent | Commentaires (0)
17/12/2013
Des gens très bien
Cela semblait chose acquise que le terme « Des gens très bien », soit compris selon le sens que lui donne Alexandre Jardin dans le livre du même nom et qui révèle la vérité politique de Jean Jardin – employé au gouvernement de Vichy - durant la période de 1939 à 1945. Par son silence, Alexandre Jardin se sentait complice de la rafle du Vel’ d’Hiv’ le 16 juillet 1942.
Certains gouvernants, « Des gens très bien » étaient-ils présents au stade de Soweto le jour des funérailles de Nelson Mandela ? Aurions-nous l’honnêteté et le courage, l'audace... d’en nommer un ou deux … ?
Mon intention n’est pas de voir tout « en noir », c’est simplement de faire justice au regard et au vécu des petites gens de tous les pays d'où arrivaient ces « hauts dignitaires » et leurs gardes du corps, faire justice au regard lucide des « non-dignitaires » !
Tous ces « Gens très bien » peuvent examiner leur praxis politique dans le mirroir du témoignage de Nelson Mandela… rentrer chez eux, continuer le chemin, se laisser toucher au plus profond d’eux-mêmes par l’humilité de Madiba et mettre la priorité sur leur peuple en commençant par promouvoir la dignité humaine des petits, des malades, des blessés par les systèmes économiques qui favorisent les uns et fragilisent les autres.
Les « non-dignitaires » côte à côte avec « les hauts dignitaires » remerciant Dieu pour ce prophète africain des temps post modernes, Madiba ; priant pour le courage de suivre son exemple dans les circonstances respectives de chaque pays.
Ma prière est celle des sud-africains : « Notre Père qui êtes aux cieux … donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien… un pain gagné par le travail de nos mains, la sueurs de nos fronts… »
Je voudrais rendre hommage au collègue de Nelson Mandela : Frederik Wilhelm de Klerk, humblement présent, portant en son cœur, le long et prérilleux chemin vers la libération du prisonnier de Robben Island… trop vite oublié, sauf par Madiba le réconciliateur.
Et même si Mr Netanyahu a donné ses raisons pour s’absenter, on ne peut s’empêcher de penser qu’une espèce de pudeur fut sa motivation profonde. Et il a droit au respect. A mon respect.
Et de conclure ce petit billet : Ne sommes nous pas toutes et tous « Des gens très bien ?
17:07 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2013
Tombée de pluie
Ce soir
La poussière retombe enfin sur la terre qui t’a recueilli
dans ses bras de tendresse et de vérité
elle t’attendait depuis longtemps comme la mère
attend l’enfant qui revient d’un long chemin
vers la liberté…
un nuage de poussière fine et argentée retombe
miséricordieuse
et le regard claire de la sagesse et de la vérité
remercie l’épais nuage de poussière d’effacer les traces
comme on efface des fautes d’une p’tit coup de crachats
sur une ardoise d'écolier
la cavalcade des « gens très bien » est passée
leurs gardes de corps, et les transports places assises
feutrées et leurs toitures
imperméables aux larmes de bénédiction du ciel...
vacarme : la déferlante verbale occidentale
d’où suintent l’hypocrisie, quelques particules politisées
en faveur d’élections proches ou lointaines …
de la belle éloquence… suivie d’un selfie de « gens très bien »
des femmes, des familles dignes et éplorées prestement saluées
sous les lumières « télé » friandes de ce qu’attendent
les téléspectateurs dont moi, en partie…
Enfin Desmond Tutu implorant le peuple de se mettre debout
et de promettre de suivre l’exemple de Madiba :
Toute la Classe haute et dirigeante des « Gens très bien »,
suivez l'exemple de Mandela
le petit peuple assoiffée et affamé de justice
aujourd’hui comme hier
Vous les gens « très bien » de retournez sains et saufs
dans vos pays et faites comme Madiba : soignez vos pauvres
et vos exploités avec la grâce de Dieu et l’attente des malheureux
La pluie en Afrique est une bénédiction un jour de funérailles…
Les « Gens très bien » étaient à l’abri, le petit peuple ne l’était pas
et recevaient du ciel ouvert l’eau si précieuse qui doucement tombait
sur tous comme « la Bénédiction en abondance (Malachie 3,10).
Merci pour la pluie de bénédictions tombée sur le stade de Soweto !
"Nkosi sikelel' iAfrika" (Que Dieu bénisse l'Afrique)
Et merci pour la poussière qui doucement recouvre
la terre des ancêtres, ceux du passé et ceux de l’avenir…
dans la paix du soir et la joie du monde nouveau…
Tsamaya sentle
Hamba Khahle Tata Mandela
22:41 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)
07/12/2013
La Plainte de Dieu et le temps de l'Avent
On raconte :
Le petit-fils du Rabbin Baruch, le jeune Jechiel, jouait à cache-cache avec un autre garçon. Il trouva une bonne cachette et attendit son camarade qui devait le trouver. Après avoir attendu longtemps, il sortit de sa cachette, mais son camarade avait disparu. Jechiel comprit alors qu’il ne l’avait jamais cherché. Il ressentit de la tristesse. Il courut en pleurant dans la maison de son grand-père pour se plaindre de son méchant camarade. Le Rabbin Baruch leva les yeux au ciel et dit : C’est ainsi que parle Dieu : ‘je me cache, mais personne ne veut me chercher’.
Durant le temps de l’Avent on le constate à nouveau : nous sommes de mauvais joueurs. Au lieu de chercher, nous fuyons. Nous feuilletons fébrilement les catalogues des magasins de vente par correspondance, nous courons les commerces pour comparer les prix et passer nos commandes. Empêtrés dans tout ce stress, nous oublions l’enjeu, la signification de ce temps particulier. Un profond désarroi s’abat alors sur notre temps de l’Avent. C’est la plainte de Dieu : ‘personne ne veut me chercher’.
Qu’y aurait-il à trouver ? C’est sûr qu’à côté des chaînes stéréo, des trains électriques, des bijoux précieux ou autre voyage aux Caraïbes, la concurrence est rude. Un nouveau-né emmailloté couché dans une crèche, fragile, discret. Il y a de par le monde des dizaines de milliers de personnes dont le sort au quotidien est bien pire. Ils meurent parce que nous ne voulons pas jouer le jeu. Nous avons mieux à faire que de nous occuper de ‚bagatelles’.
Bagatelles ? En fait, Il est passé au rang de bagatelle et même pire, à celui de quantité négligeable. Un esclave mort en esclave. Comme le dit le prophète (Esaïe 53,2): ‚... son aspect n’avait rien pour nous plaire...’ C’est le cas de millions de suppliciés et d’affamés.
Et nous, nous chanterons de tout coeur les chants de Noël et fêterons joyeusement, c’est notre façon d’occulter la plainte de Dieu : ‘Je me cache, mais personne ne veut me chercher.’
Hermann-Josef Venetz
Traduction : Christiane Gäumann
Avec l'aimable traduction de l'auteur
19:59 Publié dans théologie | Lien permanent | Commentaires (1)
06/12/2013
See you soon! Hamba Kahle dear Friend!
Hamba kahle : see you soon !
Dear Old Madiba ! Our Friend and Father !
Your Spirit lives on
in the most humble people of the world
of Africa/ Southern Africa/world
Merci d'avoir été l'indomptable Noir du petit peuple Noir
méprisé pour sa seule couleur
Merci d'être l'Esprit qui nous permet de continuer la lutte
aujourd'hui partout dans le monde
de Soweto et jusqu'aux confins de la terre
Merci de l'utopie créatrice enracinée en nous
et qui construit, au-delà de toute fatigue
de toutes prisons
de tout système
une société arc-en-ciel
les nations unies mondiales arc-en-ciel
La lutte continue et la victoire est certaine !
La Victoire d'une société démocratique, d'une société pascale
J'aurais peur de l'avenir, si nous cessons de lutter pour changer le présent !
Mais La Victoire est certaine !
Qu'elle advienne selon notre Foi, selon notre lutte !
Hamba Kahle, Madiba ! Stay well !
10:12 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (3)
Hamba kahle : see you soon !
Hamba kahle : see you soon !
Dear Old Madiba ! Our Friend and Father !
Your Spirit lives on
in the most humble people's heart and mind of the world
of Africa/ Southern Africa/world
Merci d'avoir été l'indomptable Noir du petit peuple Noir
méprisé pour sa seule couleur
Merci d'être l'Esprit qui nous permet de continuer la lutte
aujourd'hui partout dans le monde
de Soweto et jusqu'aux confins de la terre
Merci de l'utopie créatrice enracinée en nous
et qui construit, au-delà de toute fatigue
de toutes prisons
de tout système
une société arc-en-ciel
les nations unies mondiales arc-en-ciel
La lutte continue et la victoire est certaine !
La Victoire d'une société démocratique, d'une société pascale
J'aurais peur de l'avenir,
si nous cessons de lutter pour changer le présent !
Mais La Victoire est certaine !
Qu'elle advienne selon notre Foi, selon notre lutte !
Hamba Kahle, Madiba ! Stay well !
09:52 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)
04/12/2013
François, pape, et les femmes
Voici qu’une certaine Presse, notamment La Libre Belgique évoque et commente le paragraphe 104 de Evangelii Gaudiens et titre Le Pape François et les femmes :
a) Le problème des femmes est un problème et un défi pour « l’Institution », selon François...
b) Le sacerdoce est réservé aux hommes : sans discussion ! Le sacerdoce n’est qu’une fonction pas une pouvoir.
c) Le sacerdoce est un moyen (donc fonction) pour servir le peuple de Dieu, donc l’Eglise-peuple. Cette fonction ne justifie aucune supériorité.
d) Marie, donc une femme est plus importante que les évêques… pour la sainteté de tous
e) Le sacerdoce des prêtres … n’est pas le pouvoir entendu comme domination, mais la puissance d’administrer le sacrement de l’Eucharistie (donc de servir le peuple de Dieu. Ce service est la source de l’autorité… et implique le rôle possible de la femme !!!
Et le pape François donne les sources : le pape polonais Jean-Paul 2 (voir le texte) sans citer pourtant sa fameuse phrase : « La porte est fermée ! »
Ma réflexion personnelle : L’’archevêque de Paris, André Vingt-Trois n’a-t-il pas déclaré en 2009 : «Le plus difficile, c'est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête.»
Puis l’évêque Vingt-trois s’est excusé (voir sa réponse)
Sans doute André Vingt-trois et Jean-Paul 2 ne disent pas la même chose mais y a-t-il un lien, une sorte d’attitude commune entre ces deux protagonistes ?
Le pauvre pape François hérite cette « réalité » vieille de trente ans au moins! Étant lui-même un homme éduqué dans cette institution hiérarchisée, puis promu jusqu’à être nommé « cardinal » est, je l’espère, conscient de ce « nœud sexué homme-femme ». Je pense qu'il a raison d'y aller à pas feutrés, et qu'il a beaucoup de raisons majeures d'aborder de front les scandaleuses réalités économiques, politiques, sociales au-dedans et au-dehors de l'institution hiérarchique et du Peuple de Dieu !
Cependant, pour certains, il est normal que l'analyse du paragraphe concernant les femmes dans Evangelii Gaudiens tout flambant de l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun, puisse être ressenti comme un glaçon qu’on met dans une tasse de thé bouillante!
Personnellement, je n’ai jamais été attirée par la prêtrise (au sens sacramentel et ecclésiastique du terme).
Enfants, nous avions une préparation à comprendre la Messe simplement par la manière dont père et mère ensemble faisaient le pain, le partageaient, nous donnant la vie, sans laquelle l’autre partage du pain eucharistique n’existerait pas. Voyez donc ce que disaient les prophètes Isaïe ou Amos 5 :21-27
Donc, ce paragraphe 104 de François, s’il me déplaît à cause des femmes qui se sentent reléguées à la « périphérie » de l’Église institution, n’enlève rien à l’Évangile de la Joie que François veut partager avec le monde entier. François est pris entre le marteau et l’enclume dans l’exercice de la papauté héritée, ne doit-il pas bientôt « canoniser » !!! Jean-Paul 2 ?
Prions pour qu’il ait le courage de nous surprendre encore, ce François, sur le chemin de la conversion permanente. La sienne et la nôtre. .
20:17 Publié dans English | Lien permanent | Commentaires (1)
01/12/2013
La voie est tracée
Le Messie est-il arrivé oui ou non ? Ou alors revient-il chaque année à Noël ?
Il semble que pour les chrétiennes et les chrétiens ce soit clair: le Messie est bel et bien arrivé. Toutes les promesses de l’Ancien Testament se sont réalisées en Jésus-Christ; par conséquent ils fêtent sa naissance tous les ans à Noël en chantant : ‘Le Christ nous est donné’. Pourtant une question très embarrassante se pose, et au plus tard lorsque que les lumières de la fête se sont éteintes : Si le Sauveur est là, si le Messie est arrivé, pourquoi encore tant d’adversité après 2000 ans ?
Par rapport au Nouveau Testament, Noël est une fête tardive. Lorsque les premiers chrétiens et chrétiennes se réunissaient, ils ne fêtaient pas Noël. Ils annonçaient la mort de Jésus, ils louaient sa résurrection, ils exprimaient leurs aspirations ainsi : Maranatha (viens Seigneur Jésus), ils s’encourageaient mutuellement en invoquant : Notre Messie arrive.
Nous ne devrions jamais perdre de vue cet élément. Ce qui est particulier aux chrétiens n’est pas qu’ils croient que le Messie est arrivé, mais bien la croyance que Jésus est le Messie, ce Jésus de Nazareth qui annonçait, il y a près de 2000 ans l’arrivée de l’Eternel, qui a été crucifié et que Dieu a reconnu. Il ne le laissa pas dans la mort, mais le ressuscita d’entre les morts. La résurrection de Jésus est pour ainsi dire à l’origine de sa venue parmi nous.
En parlant des particularismes des chrétiennes et des chrétiens: ils se trouvent à la fracture entre le déjà (arrivé) et le pas encore. Ils sont tournés vers le passé de Jésus de Nazareth, ils racontent sa vie, ses paraboles, ses miracles, mais ils parlent aussi de ses souffrances et de sa mort; enfin ils annoncent sa résurrection. En même temps, ils aspirent à sa venue: le Messie viendra et il n’est autre que Jésus de Nazareth. C’est ainsi que, jusqu’à la fin des temps, Jésus de Nazareth est l’archétype décisif pour ceux qui croient en lui. Il est la voie à suivre; suivons ce chemin et nous pouvons être assurés de le rencontrer. C’est d’ailleurs le contenu du message de Pâques, que les femmes ont été chargées de transmettre aux apôtres et à Pierre : ... il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez. (Marc 16,7)
Hermann-Josef Venetz
Traduction Christiane Gäumann
Avec l'aimable permission de l'auteur
09:20 Publié dans théologie | Lien permanent | Commentaires (1)